"... cours, dans l'autre sens que la terre... "

Dimanche 11 Novembre dernier :

Pour me remettre d'un enième echec quant à mon désir d'aller voir le soleil se lever sur Manhattan (conduisant à me prouver que, décidément, le matin ça n'arrive qu'aux autres ) j'ai décidé de balader mon séant et tout son attirail dans ce que je pourrai considérer, à deux blocs près, comme mon jardin: Central Park.

Central Park, c'est le nez au milieu de la figure rieuse de Manhattan la belle. Alors oui, ça vaut bien la peine que je revienne dessus.

Central Park c'est 10minutes à pied de mon chez moi (a)doré, luxe dont je n'avais pas encore assez profité. Je chausse bottes de laines et bonnet de sept lieux. Le soleil est radieux, mais malgré tous les global warmings, on reste mi novembre. Et puis ya pas a dire, le bout de nez rougi par le froid à New York, je trouve ça tellement cliché que ça en devient classe.
Mi-novembre on disait, les arbres aussi prennent des couleurs. J'ai vu Central Park changer depuis deux mois que je vis ici. Les pelouses sont désertées, sauf par ces sportifs acharnés à leurs jeux d'autochtones . Mais à Central Park, et particulièrement autour du Reservoir, l'activité sportive ne se décline pas sous moultes (ndlr : ce mot me fait juste beaucoup rire, je m'excuse de son arrivée impromptue et peu contextuelle) formes. Sur ce parcours circulaire autour d'un immense lac, c'est la course à pied qui est reine.
Tout le monde y va de sa propre foulée. En semaine déjà c'est impressionnant, mais le dimanche, ça relève du rituel. Chacun son style, son allure, sa dégaine : athlétique cinquantenaire, pepette maquillée à outrance, mamie fluo qui tient la forme, enrobé qui a décidé de prendre les choses en jambes...
A noter deux grandes tendances qui s'affrontent : avec ou sans iPod. Un mémoire de quatrième année sur l'influence de la musique sur le jogging dominical permettrait peut-être de départager ces deux camps, mais j'espère avoir d'autres idées lumineuses d'ici là. Donc dans le doute, je ne prendrai pas parti.

Et ce dimanche, toute cernée que j'étais par ces trotteurs convaincus, courir, à CP du moins, m'est apparu pour la première fois comme quelquechose de pas si totalement inconcevable. Je m'y voyais bien, faire mon p'tit bonhomme de gambade sous le soleil new yorkais, dans cette merveilleuse relique de nature au coeur du (parfois trop)plein de civilisation.
Attention lecteur, je vois ta mine réjouie, tes yeux pétillants et ton téléobjectif sorti pour figer cet instant mémorable. Ne va pas trop vite en besogne. Cette pensée ne m'engage à rien. Et d'abord j'ai pas de baskets. N'empêche que ...